J’en ai marre de voir toutes ces guerres de clans entre les R+ (exclusifs) et les autres… Ces autres sont très nombreux. Certains utilisent aussi le R+ sans utiliser un clicker ou une friandise. Tout n’est jamais exclusivement blanc, ou noir dans le domaine du chien. Les professionnels canins ne peuvent donc pas être uniquement dans la catégorie Bisounours ou Gladiateurs. Il existe une vaste gamme de zones grises entre les deux!!! Par exemple, l’éthologue Michel Chanton pourrait considérer qu’un Bisounours soit dans la catégorie des Gladiateurs, puisque celui-ci rend le chien « servile ». Tout est une question de vision et d’interprétation.
On voit des cliques (regroupements) partout sur les réseaux sociaux. Ces cliques jugent les uns et les autres en se basant sur une phrase ou un texte qu’ils n’aiment pas. Ils prétendent utiliser uniquement le R+ avec le chien… mais font le contraire avec l’humain!!! La philosophie du R+ est celle du « récompenser le comportement désiré et ignorer le comportement non désiré ».
Dans ce cas, le pro R+ devrait faire de même avec Facebook et « aimer » ce qu’il veut tout en ignorant ce qu’il n’aime pas. Ignorer veut dire ne pas critiquer, ne pas juger, ne pas condamner, ne pas blâmer, ne pas faire de diffamation… Bref, très peu de pro R+ appliquent ce principe dans leur vie quotidienne. Ils mettent en application le dicton « Faites ce que je vous dis et non ce que je fais », ce qui en dit long sur leur personnalité réelle.
Mais au fait, qu’est-ce que le R+?
Le renforcement positif inclus tout ce qui motive votre chien à donner la réponse recherchée!
Renforcer, c’est augmenter les chances que le comportement désiré se répète. Positif veut dire que le chien en retire un avantage. Le R+ c’est d’offrir quelque chose d’agréable au chien pour augmenter la fréquence d’apparition d’un comportement.
Le chien veut obtenir ceci ou cela (friandise, attention, caresse, jeu, activité, etc) et il recherchera le meilleur moyen pour l’obtenir. En ignorant le comportement non recherché pour récompenser le comportement désiré, on obtient un apprentissage par renforcement positif. C’est tellement simple à comprendre. Je me demande pourquoi il y a toujours autant de gens qui s’obstinent à propos d’accessoires ou de méthodes au nom du R+ ?
Le R+ ne devrait pas être une méthodologie, une idéologie ou un dogme à l’usage des lobbyistes. Dans la réalité des faits, aucun professionnel canin ne devrait se porter garant d’une marque commerciale ou d’un accessoire et prétendant que c’est la meilleure façon d’éduquer un chien. Le R+ ne devrait aucunement être une question d’accessoire ou d’outil.
Peu importe l’accessoire/outil (clicker, friandise, collier, licou, harnais…) ou la marque de commerce (Halti©, Gentle Leader©, EasyWalk©…), ils seront toujours un danger pour le chien et/ou son propriétaire lorsque mal utilisé, ou utilisé abusivement. De nombreux propriétaires de chiens, ainsi que certains professionnels canins, croient utiliser le R+ alors que l’accessoire peut blesser l’animal ou nuire à sa santé. La friandise mal utilisée peut développer des pièges comportementaux, sans parler des risques pour la santé de certains chiens.
Le R+ est une conséquence qu’on obtient en utilisant une motivation adéquate. On offre quelque chose que le chien veut obtenir en échange d’un comportement. Ce renforçateur augmente la rapidité d’apprentissage du chien et son automatisme.
Le professionnel canin qui utilise le R+ est celui qui trouve ce qui motive ce chien en particulier. Cette motivation sera ensuite exploitée à bon escient pour favoriser l’apprentissage d’un comportement recherché. On exploite en notre faveur ce que le chien aime et recherche, c’est-à-dire ce qui le motive!
Dans mon livre « Perception Homme-Chien : réalités du XXIème siècle », j’explique de long en large ce qu’est la motivation. C’est la motivation qui importe, et non l’accessoire utilisé (clicker, collier, laisse, harnais….). Peu importe l’accessoire utilisé, le R+ c’est plus qu’un simple bonbon!!!! Le principe du R+ est la motivation. Le chien est récompensé par ce qu’il désire… et ce n’est pas nécessairement la friandise.
La voix joyeuse du propriétaire, la caresse, un jouet, une activité… peuvent toutes être LA motivation principale de votre chien. Chaque chien ayant sa propre personnalité, le professionnel canin en R+ qui est compétant, saura trouver laquelle de ces motivations est celle qui est le plus désirée par votre chien sans causer d’effets secondaires néfastes (pièges éducationnels). Il saura l’utiliser à votre avantage, afin que l’apprentissage soit positif à long terme.
Récemment, j’ai eu le cas d’un chien avec un problème de santé qui devait suivre un régime stricte. Les 3 éducateurs R+ consultés par le client (avant de me contacter) lui avaient tous répondu, sans exception, qu’ils ne pouvaient rien faire si le client s’obstinait à ne pas donner de friandise pour récompenser????
Je trouve dommage et complètement aberrant que certains d’entre eux soient mis sur un piédestal dans le monde du R+ québécois et qu’ils soient si populaires sur les réseaux sociaux, alors qu’ils prouvent à maintes reprises leur incompétence…
- Que dire de celui qui prône la friandise et le R+ alors qu’il donne de nombreux coups de collier (collier d’attache conventionnel)?
- Que dire de celui qui utilise la friandise pour tous les apprentissages et qui ne comprends pas pourquoi le chien développe un comportement secondaire non désirable (piège comportemental)?
- Que dire de celui qui utilise un harnais de type EasyWalk et blesse le chien au niveau de l’épaule ou du dos? Ou pire, qui ne sait plus quoi utiliser quand le client se blesse en l’utilisant avec son chien de 30kg?
- Que dire de celui qui utilise la laisse autour de l’abdomen du chien pour ralentir la marche en laisse… et qui ne peut même pas expliquer pourquoi ça fonctionne?
En passant, cette technique n’est aucunement du R+ !!!! - Que dire de celui qui, malgré sa spécialisation en TagTeach, est incapable de mettre en application ce qu’il enseigne?
- Que dire du spécialiste de clicker qui condamne de nombreux chiens à l’euthanasie simplement parce qu’ils grognent?
- Que dire de celui qui performe super bien avec ses chiens en travail (agility, freestyle, etc) avec l’utilisation du clicker, mais chez lui ses chiens sont en cage et rarement libres parce qu’ils sont trop « HI », trop accros à la friandise ou au jouet?
Des exemples comme ça, j’en aurais des centaines à vous donner. Je rappelle encore une fois que dans le domaine de l’éducation canine ou du comportement canin au Québec, AUCUNE formation n’est reconnue… à l’exception du Bacc. en Éthologie (MSc.Éthologue) ou du vétérinaire spécialisé en comportement animal.
Le client ne devrait pas se fier aux diplômes ou certificats obtenus. Mêmes s’ils sont une base essentielle à toute personne voulant exercer ce métier, leur valeur reste celle du papier puisqu’un diplôme n’offre aucune réelle garantie au sujet de la mise en application de ce qui devrait avoir été appris, afin d’obtenir un résultat positif sur le long terme. Lorsque vous recherchez un professionnel canin pour vous aider à éduquer votre chien ou à améliorer son comportement, ne vous fiez pas aux apparences. Comme on le dit si bien : l’habit ne fait pas le moine!
Parmi ces diplômés, on retrouve des bouquinistes et des gens de terrain. Le bouquiniste est celui qui a des diplômes, mais qui est incapable de mettre en application son savoir pour obtenir des résultats concrets sur le long terme avec un chien sans créer d’effets secondaires indésirables (pièges éducationnels). La personne de terrain, non seulement possède des diplômes, il possède aussi des années d’expérience réelle avec des cas difficiles (agressivité, peur, phobie, anxiété…) et obtient des résultats positifs sur le long terme, sans devoir utiliser l’abus de pouvoir.
Quand un bouquiniste prétend qu’un gars de terrain utilise forcément l’intimidation et le renforcement négatif si ses chiens non castrés ne sont pas agressifs, pour moi ça ne passe pas. L’agressivité n’est aucunement une histoire de testicules!!! Prétendre le contraire est une preuve d’incompétence en matière de comportement canin!!!
Quand un bouquiniste MSc Éthologue (ou Biologiste) prétend qu’un gars de terrain, lui aussi MSc Éthologue (ou Biologiste), est dans le champs… ça me fait sourire.
Je trouve complètement aberrant de constater que des professionnels canins puissent berner les propriétaires de chiens en leur disant que la méthode friandise ou clicker est une nouveauté. Skinner utilisait le clicker bien avant qu’il soit popularisé par Karen Pryor! Ma mère, ainsi que ma grand-mère, qui ne connaissaient strictement rien en psychologie canine ou en techniques d’apprentissage, utilisait la friandise pour faire asseoir le chien de la famille alors que j’étais d’âge préscolaire! Où est la nouveauté dans ces accessoires? Les dresseurs de cinéma et de zoos, souvent considérés comme des gladiateurs, utilisaient déjà ces techniques avant les années 60’.
Dans le domaine du chien, tout est matière à interprétation. Les scientifiques eux-mêmes, peu importe leur domaine de compétence (biologie, éthologie, anthropologie, zoologie, psychologie…), interprètent souvent de façon à ce que le résultat concorde avec les attentes de leurs supérieurs ou employeurs. Et comme il y a toujours quelqu’un pour contredire ou pour invalider… sans parler de la complexité des protocoles de recherches qui rendent presqu’impossible la validation, il faut attendre que ce que l’on sait, soit un jour ou l’autre enfin validé par un scientifique qui osera endosser un résultat allant à l’encontre de ce qui est attendu. Dans le milieu de la psychologie et du comportement animal, les scientifiques sont considérés comme les seuls experts parce qu’ils sont des diplômés universitaires dans leur domaine. Ces experts considèrent les professionnels canins comme les gens du peuple, sans formation universitaire. Ils considèrent souvent les observations des professionnels canins comme de simples anecdotes. Rien n’est jamais tout blanc ou tout noir en comportement canin.
P.S. L’utilisation du masculin dans tous mes textes ne signifie aucunement que des professionnels féminins ne soient pas concernés. Le masculin est utilisé uniquement pour alléger le texte.
Publié le 2 octobre 2014 sur johanneparent.over-blog.com
Auteur : Johanne Parent