Vous cherchez un chiot et vous avez peut-être déjà vu sur une publicité ou entendu dire par un éleveur que le Barzoï (Lévrier Russe) est une race rare?
Et bien, c’est faux.
Non seulement la race existe depuis au moins les années 1600, mais ce Lévrier est présent dans toute l’Europe, la majorité des pays du continent américain, en Asie et même en Australie!
Même s’il est vrai que beaucoup de Barzoï furent tués lors de la révolution russe et qu’il a failli disparaître de son pays natal, les exportations avaient déjà été assez nombreuses pour éviter l’extinction de la race.
On ne peut pas parler de race rare quand on parle du Barzoï.
Le Barzoï en Amérique du Nord
En Amérique du Nord, le Barzoï était très présent sur les publicités de divers produits de consommation jusque dans les années 1960.
Il accompagnait des femmes représentant le « chic », le « succès », la « noblesse ».
Au Québec, la race fut moins présente pendant quelques dizaines d’années, mais aujourd’hui avec plus de 6 éleveurs présents sur le territoire québécois, sans compter les nombreux éleveurs en Ontario et ailleurs au Canada, peut-on parler de race rare?
Certainement pas!
Alors que penser d’un éleveur qui prétend que ses chiens sont une rareté?
Peut-on logiquement prétendre qu’il base son élevage sur le désir de faire du profit?
Peut-on sincèrement croire que l’éleveur est honnête dans ses propos?
L'élevage au Québec
Au Québec (en fait, partout dans le monde), il y a deux types d’éleveurs de race pure.
Les premiers travaillent en collaboration, afin de viser l’amélioration de la race.
Ils respectent le standard de leur race, parce qu’ils ont appris comment bien l’interpréter.
Ils reproduisent dans le but de se conformer à ce standard.
Comme aucun chien n’est parfait, ils savent reconnaître les fautes de leurs chiens.
Les chiens avec fautes graves ne sont pas reproduits.
Ils font les tests génétiques nécessaires pour la race et plusieurs sortent même en exposition, afin de comparer leurs chiens à ceux des autres éleveurs.
Pour d’autres éleveurs, ils vont préférer faire des compétitions de travail, afin de démontrer les aptitudes de leurs chiens.
L’un n’est pas mieux que l’autre.
Ce sont deux visions différentes tout simplement.
La deuxième catégorie d’éleveurs (dans le domaine on les appelle « éleveux ») est celle du simple vendeur de chiots.
Il utilise tous les trucs pour flouer le client.
Il jette de la poudre aux yeux avec un faux marketing basé sur la fausse « rareté ».
Il ne se tient pas à jour sur les dernières données scientifiques.
Il se cache souvent sous de faux arguments du genre : recommandé d’après des études vétérinaires, détenteur d’un permis du MAPAQ, testés Embark…
La sciences
La stérilisation et ses conséquences possibles
Les études scientifiques sont nombreuses en ce qui concerne le fait que pour un développement optimum du chiot et viser un mieux-être physique, il est préférable d’attendre que le chiot de grande race ait au moins 14 à 36 mois (selon les auteurs) avant de stériliser.
Les études sont nombreuses aussi sur le fait qu’il soit préférable d’attendre 2 mois après les premières chaleurs d’une femelle (toutes races confondues) pour la faire stériliser.
Ces études, le Dr Joël Dehasse DMV en parle depuis plusieurs années déjà et pour en savoir plus, je vous invite à vous rendre sur la page stérilisation de mon site Web, ou de joindre le groupe Facebook Barzoï du Québec.
Alors quand un éleveur vous dit « recommandé d’après des études vétérinaires », osez lui demander ses sources.
Un éleveur sérieux se fera un plaisir de vous donner ses sources.
Une étude scientifique est retraçable par sa source (ISBN, lien pdf universitaire) et ne constitue pas l’opinion d’un vétérinaire ou d’une technicienne en santé animale
Le MAPAQ
Que veut dire ce permis?
Un éleveur est obligé d’avoir un permis du MAPAQ quand il a 15 animaux et + chez lui.
Le permis du MAPAQ est en fait un permis d’exploitant similaire à celui émis pour un exploitant agricole (ferme laitière, porcherie, etc).
Un permis similaire est obligatoire aussi pour les épiceries, dépanneurs et restaurants.
En matière d’élevage de chiens (ou de chats), un permis du MAPAQ veut simplement dire que les lieux d’élevage ont été vu par un inspecteur une fois dans l’année et que cet inspecteur (au moment de sa visite) n’a pas vu d’élements qui contrevient à la Loi sur le bien-être animal.
En aucun cas ce permis permet de dire que l’élevage est de qualité, que les tests génétiques sont fait, ou que c’est un élevage recommandé.
L’éleveur qui base sa publicité sur le fait d’avoir un permis du MAPAQ est très rarement recommandable.
Les vrais bons éleveurs basent leur publicité sur la qualité de leurs reproducteurs (tests génétiques, lignées, titres de travail ou de conformation, etc) et non sur un permis.
La santé génétique
On teste quoi exactement?
Parlant de tests génétiques, la compagnie américaine Embark est une compagnie qui teste l’ADN du chien pour savoir s’il est porteur de maladies connues dans la race et identifiées par un marqueur génétique.
Dans le cas du Barzoï, la seule maladie identifiée par marqueur génétique est la Myélopathie Dégénérative (DM).
En aucun cas Embark peut tester pour les maladies cardiaques et les maladies oculaires connues chez le Barzoï puisqu’il n’y a pas encore de marqueur génétique identifié (2022).
L’éleveur sérieux et « éthique » sait qu’il doit faire examiner annuellement ses reproducteurs par un cardiologue vétérinaire, ainsi qu’un ophtalmologiste vétérinaire, et il aura les formulaires officiels pour le prouver.
Ces tests sont faits par des spécialistes et non par un vétérinaire généraliste.
Maintenant que vous avez les véritables informations, sachez poser les bonnes questions lorsque vous discuterez avec un éleveur pour l’achat de votre futur chiot Barzoï