Éveil + Socialisation + Éducation = Chiot Équilibré
Cette équation, pourtant très simple, ne semble pas évidente à comprendre pour plusieurs nouveaux propriétaires de chiots.
L’éveil et la socialisation sont indispensables pour tous les chiots avant même l’âge de l’adoption par leurs nouvelles familles. L’éleveur responsable sera en mesure d’offrir les contacts sociaux et d’inclure des éléments psychomoteurs pour favoriser le développement de ses chiots, dès leir naissance et jusqu’à leur départ de l’élevage. Négliger cet aspect mène tout droit à la catastrophe.
Oui, mais l’éleveur a de jeunes enfants! Le chiot sera-t-il automatiquement socialisé aux enfants? NON
Dans la majorité des cas, les enfants sont connus du chiot dès sa naissance, car il a pu sentir leur odeur. Les manipulations et les jeux avec les enfants de la famille (ou leurs petits amis) se font aussi en milieu connu du chiot. Le chiot se sent en sécurité dans ce milieu connu. Votre chiot devrait déjà avoir vécu des expériences positives en dehors de l’élevage, avant que vous l’adoptiez.
Oui, mais l’éleveur reçoit beaucoup de visiteurs! Le chiot sera-t-il automatiquement socialisé aux humains? NON
Comme avec les enfants, qu’en est-il de la rencontre avec des inconnus, dans un milieu inconnu du chiot? Dr Ian Dunban DMV béhavioriste, recommande que le chiot rencontre 100 nouvelles personnes par semaine!!!! Alors, comment pouvez-vous croire que la simple socialisation chez l’éleveur puisse être suffisante?
Oui, mais l’éleveur a d’autres chiens! Le chiot sera-t-il automatiquement socialisé aux chiens? NON
Les chiens présents en permanence chez l’éleveur sont tous des membres de sa famille, issu du même milieu culturel. Ils parlent tous le même langage. Qu’en est-il des chiens inconnus rencontrés sur la rue? Des Boxer, Berger Allemand, Yorkshire, Jack Russell, etc? Toutes ces races ont un langage commun, mais aussi un langage culturel différent. En effet, le chiot doit apprendre comment interagir avec les chiens de différentes tailles et look. Par exemple, un chiot doit apprendre comment agir face à un Chihuahua, un Griffon ou un Grand Danois. Votre chiot devrait déjà avoir vécu des expériences positives avec d’autres races ou types de chiens avant son départ de l’élevage.
Mais alors, qu’est-ce qu’on doit regarder quand on cherche le bon élevage?
Peu importe la race que vous choisissez, vous devez comprendre que la socialisation chez l’éleveur est toujours une socialisation partielle pour le chiot. Il est dans un environnement qu’il connait depuis sa naissance. Il y rencontre des enfants, des adultes et des chiens dans un environnement qu’il connait depuis plusieurs semaines. Les étrangers, humain et animaux, qui viennent lui rendre visite sont dans le milieu familial connu du chiot.
Pour être efficace et complète, la socialisation doit être généralisée… ailleurs que chez l’éleveur. L’éleveur doit sortir ses chiots dans divers milieux inconnus… et dès son adoption, vous devez continuer à faire connaître à votre chiot des environnements différents et à favoriser les contacts sociaux. Dans ces nouveaux environnements, le chiot est mis en contact avec des inconnus de différents âges, sexes et nationalités. Les casquettes, chapeaux, cheveux courts, cheveux longs, peau noire, peau blanche, lunettes… bref tout est matière à socialisation! Un chiot équilibré démontre de la curiosité.
Dès l’âge d’adoption, et afin d’éviter une régression, vous devez continuer ce travail de socialisation, que l’on nomme socialisation secondaire. Cette socialisation secondaire doit se poursuivre jusqu’à la fin de sa période de puberté, puisque des phases de peurs ou d’évitement sont normaux dans le développement psychologique du chiot pendant sa première année de vie. Il est toutefois important de comprendre que la socialisation primaire est primordiale. Si elle est incomplète ou bâclée, le chiot pourrait développer des peurs indélébiles ou des phobies. Cette socialisation primaire se termine vers l’âge de 16 à 20 semaines, selon les divers écrits scientifiques. Le choix de l’éleveur est donc très important, tout comme l’implication du nouveau propriétaire et de sa famille.
L’éleveur doit savoir ce qu’il fait, car l’une des facettes de la socialisation se nomme l’habituation, ou la désensibilisation (tout dépendamment des points de vue dans la littérature scientifique). Par exemple, on peut désensibiliser, ou habituer, un chiot aux bruits. Mais sachez qu’il existe une très fine ligne qui sépare la désensibilisation et la sensibilisation. Croyant habituer graduellement un chiot, un éleveur peut, par manque de compétence, produire l’effet contraire… c’est-à-dire sensibiliser ou rendre le chiot plus sensible et réactif.
Si vous désirez plus d’information à ce sujet, n’hésitez pas à contacter cynophilo.com
Auteur : Johanne Parent